Au moment où la situation politique, économique, sociale et culturelle de la Corse suscite de nombreuses incertitudes, Corsica Nazione Indipendente souhaite faire part de son point de vue sur l’évolution de notre pays en général et du nationalisme en particulier.
Sur un plan général, la situation est tout à fait bloquée. Les responsables parisiens semblent exclusivement intéressés par les prochaines échéances électorales françaises. Ils rejettent pour l’heure toute perspective de dialogue. La répression a atteint son paroxysme depuis quelques mois, avec des peines d’une lourdeur extrême généreusement distribuées aux nationalistes, tandis que des membres de la classe politique corse, dont certains soutiens du gouvernement français, se livrent à des activités para mafieuses de spoliation du patrimoine corse, notamment en matière de spéculation immobilière.
La plupart des Corses sont dans une situation matérielle de plus en plus préoccupante. L’explosion du marché de l’immobilier, dû à l’achat à pris d’or de nos terres et de nos maisons par des étrangers, ferme définitivement à nos enfants l’accès à la propriété.
La décorsisation des emplois s’accélère, particulièrement en ce qui concerne les fonctions d’encadrement. Reste, pour les Corses, les stages alibis, le RMI, le chômage et la précarité. Des centaines d’emplois sont aujourd’hui menacés. Nous citerons simplement, à titre d’exemple, la SNCM qui est mise à l’encan.
Pendant ce temps, le préfet de Corse se félicite d’une prétendue amélioration de la situation, tout comme ses alliés, manifestant la même soumission à Paris : Messieurs Santini et Rocca Serra. Ces derniers sortiront-ils de leurs salons feutrés et de leurs soirées avec la « jet set » parisienne pour comprendre enfin comment vivent les dizaines de milliers de Corses dont ils ont la charge ?
Corsica Nazione indipendente appelle solennellement tous ceux qui refusent la situation faite à notre peuple par Paris et ses relais dans l’île à se mobiliser et à exprimer ce refus avec la plus grande énergie, notamment lors de la rentrée sociale d’octobre prochain.
En ce qui concerne le mouvement national, Corsica Nazione indipendente réaffirme sans ambiguïté la nécessité de l’union, particulièrement au moment où notre pays est victime d’une agression sans précédent. Unione naziunale demeure par conséquent une démarche de nature stratégique à renforcer. Le plus tôt possible, elle devra réaliser, comme son nom l’indique, une véritable « union nationale », à savoir celle de toutes les forces patriotiques, celle de toutes les formations qui refusent la tutelle française.
Pour sa part, Corsica Nazione Indipendente, tout en respectant le point de vue de chaque formation nationaliste, continuera à poursuivre son objectif d’indépendance nationale.
L’indépendance n’est, pour nous, ni un slogan ni une position idéologique, mais une nécessité absolue au regard des besoins de la Corse, du résultat catastrophique de la politique française dans notre pays et de l’évolution internationale. Corsica Nazione Indipendenza se propose de le démontrer dans les mois à venir, à travers un projet politique, culturel, économique et social, de souveraineté pleine et entière.
S’agissant d’Unione Naziunale, Corsica Nazione appelle au respect du contrat politique qui lie les formations signataires. Il convient de rappeler que ce contrat politique était fondé sur un objectif essentiel qui était de construire la paix en Corse. Dans cette perspective, l’accord était constitué de deux termes absolument indissociables. D’une part, un processus de sortie de crise avec Paris et d’autre part une trêve longue et durable du FLNC devant permettre l’établissement d’une paix durable. Les clandestins avaient à l’époque apporté une contribution décisive à l’union, avec l’arrêt de leurs opérations militaires.
Un an et demi plus tard, force et de constater que le premier terme du contrat ne s’est pas réalisé, puisque, loin d’être entrés dans un processus de sortie de crise, nous sommes actuellement dans une spirale d’aggravation de cette crise, aggravation dont l’Etat français porte la responsabilité exclusive.
Aussi, nous ne pouvons accepter que les actions militaires que le FLNC a estimé devoir réaliser soient qualifiées, par certains observateurs, d’« entorse », ou de « coup de canif » au contrat. Corsica Nazione Indipendente estime que le FLNC a rigoureusement respecté le contrat qui a permis à Unione naziunale de voir le jour.
La sortie de crise demeure un objectif d’actualité qui peut, seul, permettre la mise en œuvre de l’autre terme du contrat, c’est-à-dire l’arrêt de la lutte armée. Si évolution du combat nationaliste il doit y avoir, c’est à cette condition qu’elle pourrait se réaliser.
Aussi, que l’on n’attende pas de nous un quelconque reniement de nos objectifs ou de nos solidarités.
Nous ne condamnerons jamais les Corses qui ont choisi des moyens différents des nôtres pour faire face aux agressions que subit notre peuple.
L’heure est plus que jamais à l’union, dans la lutte, sur tous les terrains, de l’ensemble des forces nationales.